Le monde de James Matthew Barrie


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A boy and a man (un garçon et un homme) : histoire de sa vie...

Gareth Hughes incarna Tommy Sandys  à l'écran. Barrie le choisit lui-même.


L'histoire de ce personnage attachant au destin tragique, un double de l'auteur en vérité, est relatée dans un diptyque, constitué de deux romans : Sentimental Tommy et Tommy et Grizel.

L'oeuvre de Barrie a donné lieu à un film, auquel il prit part.

Sentimental Tommy

1921-USA

Réalisation : John S. Robertson
(80 minutes)

Tommy Sandys interprété par Gareth Hughes (Cf. photographie plus haut) - Barrie choisit lui-même l'acteur - est un jeune écossais qui fait preuve d'une imagination sans borne. A l'âge de 16 ans, après la mort de sa mère (déjà veuve), il arrive à Thrums, le village natal de sa mère, avec sa soeur, Elspeth (Leila Frost). Ils y rencontrent Grizel (May McAvoy),une douce jeune fille.

La mère de cette dernière (Mabel Taliaferro)

est connu sous le nom de "Painted Lady" (Vanesse, à savoir un superbe papillon), mais la désignation est ambiguë car cela sous-entend une femme fardée, une femme de "mauvaise vie". Cette femme fut déçue dans ses espérances par un homme et en est devenue un peu folle. Grizel est, par conséquent, la véritable maîtresse de maison et elle prend soin de toutes les tâches ménagères. Tommy protège Grizel des assauts railleurs des garçons du coin et elle tombe amoureuse de lui. Grâce à sa puissante imagination, Tommy finit par quitter Thrums pour Londres et il devient un romancier à succès. Lorsqu'il retrourne à Thrums, il se rend compte que Grizel l'aime toujours. Sous le coup d'un accès de sentimentalisme, il demande à Grizel sa main. Mais Grizel se rendra compte qu'il ne l'aime pas réellement et le laissera tomber. Alors, Tommy retournera à Londres, où il est adulé par Lady Alice Pippinworth (Virginia Valli)

et ses amies. Il y mourra d'une manière ironique et très cruelle : pendu à la pointe d’une grille [que d'aucuns estiment être l'annonciation d'un certain crochet...], comme s’il était puni d’avoir révélé son secret :

« Ai-je été trop fourbe ou bien avez-vous lu en moi dès le début ? Avez-vous découvert que je plaignais de tout cœur le petit garçon qui aimait tant les jeux qu’il ne pouvait au fil des ans devenir un homme ? Je ne disais rien d'autre que la vérité, mais je le disais avec un mépris feint, dans l’espoir que je vous contraindrais à répondre : "Venez, venez, vous êtes trop sévère avec lui." »

 

{Album de photos du film.}

 

1. Who is Tommy Sandys ? [bientôt]

2. Tommy et Grizel [bientôt]

3. Extraits

De tous les romans de James Matthew Barrie, le diptyque qui met en scène le personnage de Tommy Sandys constitue peut-être l’exhibition la plus impudiquement pudique de l’auteur. On comprendra que son épouse, Mary Ansell, ait pu lui demander de censurer certains passages trop intimes.

Tommy est un homme qui ne peut le devenir, condamné à l’enfance par quelque impossibilité mystérieuse. Il ne peut se résigner à quitter le domaine de l’enfance dansante et chantante.

Pauvre Tommy ! Il était toujours un garçon, essayant quelquefois, comme à présent, d’être un homme. Mais, toujours, quand il regardait autour de lui, il revenait en courant à son enfance, comme s’il la voyait lui tendre les bras et l’inviter à revenir et à jouer. Il était si épris du fait d’être un garçon qu’il ne pouvait grandir. Dans un monde plus jeune, où il n’y aurait eu que des garçons et des filles, il eût été un noble personnage.

Mais il demeure l’unique seigneur d’un royaume déserté par tous les autres. Tout le monde passe le gué de l’enfance. C’est une loi de nature. Àmoins que la nature ne vous oublie, ce qui semble avoir été le cas de Jimmy, tant psychologiquement que physiquement.

Le génie de James Matthew fut peut-être de renverser les rôles et de travestir causes et conséquences, de transmuer une impossibilité en désir et en refus.


Grizel, je semble être si différent de tous les autres hommes ; il me semble être l'objet de quelque malédiction qui me rend incapable de vous aimer à leur manière. Je veux vous aimer, mon adorée. Vous êtes la seule femme que j’aie jamais désiré aimer mais, selon toute évidence, je ne le puis. J’ai décidé de continuer ainsi, parce que cela me semble la meilleure chose pour vous. Mais est-ce le cas ? (…) Je vous dirais tout et je vous laisserais la décision, mais la crainte que vous pensiez que je voulusse partir m’en empêche (…) Je pense que je vous aime à ma manière, mais je pensais que je vous aimais à leur façon. Et cette façon est la seule qui ait de l’importance dans leur monde, qui n’est pas vraisemblablement pas le mien.


Tommy et Grizel (chapitre XV)

"Cela ne signifiait pas que je n’aimais pas vos livres, dit-elle. Mais je vous aimais davantage et je pensais que vos livres vous blessaient.

- À l’époque, j’avais des ailes, répondit-il, et elle sourit. Ces ailes sont bien déplumées, n’est-ce pas, Grizel ? demanda-t-il d’un ton badin et il se tourna pour soumettre ses épaules à son examen.

-Non, Monsieur, elles sont encore bien fournies ! répliqua-t-elle. Et j’en suis bien contente. Jadis, je n’avais de cesse de les arracher. Mais, désormais, j’aime l’idée qu’elles soient toujours là, car cela signifie que vous demeurez dans la réalité parce que vous le voulez vraiment et non pas parce que vous avez perdu vos ailes.

- Je livre toujours de petits combats avec moi-même, laissa-t-il échapper d’un air enfantin, bien que ce ne fût pas une chose qu’il eût besoin de lui dire. "

Et Grizel pressa sa main pour lui faire comprendre qu’elle le savait déjà aussi bien que lui."


Tommy et Grizel (chapitre XXXIV)

4. Analyse de l'oeuvre [bientôt]

Dessin de Sir J. B. Partridge représentant Grizel (avec des traits de Sylvia Llewelyn Davies).